Première partie

Carmen Lefrançois solo

Carmen Lefrançois : saxophones

« Je n’ai rien à dire, et je le dis », peu importe comment et dans quel contexte Cage a pu faire cette déclaration, chaque fois que je souffre, chaque fois j’ai la conviction qu’en agissant ainsi, j’agis bien et fais la seule chose logique.
Profiter du hasard, peindre comme la nature, mais parmi tous les hasards possibles, lequel choisir ?

Gerard Richter (1985)

 

Deuxième partie

La litanie des cimes 

Clément Janinet : violons, composition / Sylvain Rifflet : clarinettes / Bruno Ducret : violoncelle

Fouillis intime contre clarté commune, vivacité du trait contre délicatesse mélodique, sacré boisé contre contemplation acharnée. Dans une litanie, on trouve autant l’invocation que l’exhortation. Ici, elle s’élève pour s’adresser au climax des arbres, des montagnes et autres monticules de ressources naturelles, mais s’enracine dans une intériorité bouillonnante. La musique du trio peut jouer alors sur ce que le chiffre trois offre comme possibilités de déséquilibres magnifiques. La Litanie des Cimes impose facilement ses paysages imaginaires, ses appels à l’alarme, ses souffles mêlés. L’improvisation y est libre, pudique sans être recluse, l’harmonie sans cesse rebattue par la répétition des motifs. L’écriture est régulièrement secouée d’une énergie Free ardente. Cette musique très ouverte pourrait sonner comme une bande son d’après la fin du monde, entendue depuis un jardin zen.

En partenariat avec Jazz Migration