Stephan Oliva : piano / Jean Marc Foltz : clarinettes

Duke Ellington, on l’a peut-être un peu oublié, ce compositeur raffiné, ce chef d’orchestre inspiré qui a produit le meilleur de la musique des années 30 à 50. Ce duo vient donc à temps pour nous remettre à l’oreille toutes ces mélodies éternelles du Duke. On a l’habitude de les écouter avec big band, comme Ellington les avait conçues. Ici, Jean-Marc Foltz et Stephan Oliva se contentent d’une clarinette et d’un piano. Réducteur ? Pas du tout : les deux artistes parviennent à capter toutes la richesse et toute l’émotion de ces morceaux dans leurs deux instruments. Une question de talent et d’enthousiasme, sans aucun doute. La sonorité de Foltz à la clarinette et clarinette basse et d’Oliva au piano ne perd pas une note de la sophistication de celles du Duke. Comme dit Gilles Tordjmann dans le très beau livret qui accompagne l’album, « c’est un redéploiement du matériau musical, une sorte de perspective cavalière qui ferait voir l’ensemble de l’édifice selon un autre point de vue ». Et ce point de vue est remarquable.